Edgar dusacre
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le cauchemar du plastique
Doctorant en écotoxicologie et écologie aquatique, Edgar Dusacre, 24 ans, réalise sa thèse au sein de l’unité de Recherche EPOC*. Il étudie le devenir et les effets des micros et nanos plastiques ainsi que des additifs issus de la dégradation des filets de pêche dans le golfe de Gascogne.
L’objectif de sa thèse internationale, qu’il réalise entre l’université de Bordeaux et l’Université du Pays Basque (Espagne), au sein des laboratoire EPOC* et CBET*, est de mesurer la part d’implication de la pêche dans la pollution nano et micro plastiques dans le golfe de Gascogne. En dehors de son parcours professionnel, Edgar est aussi le cofondateur de l’association scientifique et environnementale 4P Shore and Seas, qui participe à la conservation et à la dépollution des littoraux. La structure est fortement ancrée en aquitaine mais est également en passe d’étendre ses actions à l’international, notamment au Sénégal, au Costa Rica et en Argentine.
Parcours croisés d’une association et d’un doctorant en science environnementale
Edgar est attiré par les sciences, il termine son baccalauréat et se dirige vers une licence de biologie à l’université de Bordeaux en 2015. Il se passionne pour le surf et la plongée sous-marine et tombe, comme beaucoup, amoureux des côtes et de l’océan. Décidé, il quitte l’université de Bordeaux en troisième année d’étude pour le Chili afin d’étudier la biologie marine, accessible en France seulement à bac + 4. Il apprend au passage l’espagnol et s’imprègne de la culture d’Amérique latine en bénéficiant d’un système qu’il trouve plus pédagogique que les universités françaises. C’est là-bas qu’il découvre sa vocation, en découvrant les plages jonchées de déchets plastique.
« C’était vraiment perturbant, d’un côté je découvrais la biologie marine dans un pays exceptionnel et en même temps je faisais face à la réalité de la pollution qui est plus visible dans ce pays qu’en France, puisque la gestion des déchets y est encore pire. », nous explique-t-il
Une détermination pour faire changer les choses
En 2018, il décide d’agir et lance la création de 4P shore and Seas, avec Aurélien Strmsek, une association qui verra le jour le 16 janvier 2019.
« Tout s’accélère à ce moment-là » se souvient-il « j’ai mis les pieds dans le plat comme on dit, et je suis parti à La Rochelle pour un master de gestion de l’environnement et écologie du littoral. C’est là-bas que l’on m’a proposé de faire un double diplôme avec le Costa Rica qui est spécialisé sur les milieux marins tropicaux. »
« Actuellement la qualité des océans est fortement dégradée par des facteurs incroyablement nombreux et une des plus visuelle est la pollution plastique"
Il retrouve alors la culture de l’Amérique latine qu’il décrit comme « incroyable », en parallèle, il réalise ses deux stages de master dans le laboratoire de recherche EPOC (université de Bordeaux, CNRS) dans l’équipe d’écotoxicologie aquatique, sous la responsabilité du Professeur Jérôme Cachot. Ces stages déboucheront sur la création d’un sujet de thèse en cotutelle entre ce même laboratoire et l’université du pays basque et la station marine de Plentzia.
Son association continue de grandir, grâce à de nombreuses heures de travail et à un défi qui les fait connaître « La Route du Plastique ». Durant 27 jours, lui et le cofondateur de l’association ont marché 3 ans de suite sur 260 km de littoraux. Plus de 1,5 tonnes de déchets ont été ramassés et des prélèvements scientifiques ont été effectués.
« Actuellement la qualité des océans est fortement dégradée par des facteurs incroyablement nombreux et une des plus visuelle est la pollution plastique. Elle a des effets négatifs sur la faune, la flore, et l’hydrodynamisme mais il y a encore beaucoup de choses qui sont inconnues notamment en termes d’effet sur la chaîne alimentaire et sur les prédateurs en haut de cette chaîne comme l’homme. » alerte t-il. « Il faut faire extrêmement attention quand on en parle pour éviter de dire des choses fausses, et accuser à tort des secteurs d’activité sur des sujets qui ne sont pas démontrés rigoureusement. » conclue t-il.
Aujourd’hui Edgar continue sa thèse et espère que son association ouvrira les yeux à de nombreuses personnes.
Sacha CAPDEVIELLE
Cofondateur de l’association 4P shore and Seas et doctorant en écologie et écotoxicologie aquatique, Edgar Dusacre est un activiste doublé d’un scientifique de talent. Il consacre sa vie et ses études au service de la protection des océans et des littoraux pour qu’un jour peut-être ses efforts portent ses fruits. En attendant il profite des plages du littoral aquitain pour s’adonner au surf tout en transmettant au plus jeune les valeurs de l’écologie.