Nicolas Blanchard

Nicolas Blanchard
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Docteur de l’environnement

Ingénieur et chef de projet en sites et sols pollués au sein du bureau d’étude TERÉO, Nicolas Blanchard examine les sols à la recherche de polluants et de leurs sources potentielles.

Métaux lourds, hydrocarbures ou composés organiques volatils, les polluants pouvant être présents dans les sols sont multiples, tout comme leurs conséquences sur l’environnement. En tant que chef de projet et ingénieur en sites et sols pollués au sein du bureau d’étude TERÉO, Nicolas BLANCHARD se charge de réaliser des diagnostics de pollution sur des sites potentiellement pollués. Ce diagnostic consiste à identifier les éventuelles sources de pollution sur site, prélever les milieux concernés (sol, eau, air), puis déterminer l’ampleur des impacts présents et leur conséquence sur l’Homme et l’environnement. Il accompagne ainsi ses clients (entreprises, promoteurs immobiliers, collectivités, etc) sur les dispositions à prendre afin de gérer les impacts identifiés en fonction du diagnostic établi et du projet espéré sur site. « Il n’y a pas de diagnostic type, chaque problématique est différente. On ne fait donc pas de prêt à porter, mais du sur mesure à chaque nouveau client ».

La tête dans les archives

Afin de répondre aux attentes de ses clients, Nicolas Blanchard réalise un véritable travail d’enquête. « D’abord, avant d’aller faire des prélèvements sur site, pour bien comprendre la problématique, j’ai besoin d’un historique pour connaître les activités et donc les potentielles pollutions qu’il y a pu avoir sur le site par le passé ». Parfois, pour obtenir ces réponses, notamment en milieu urbain ayant un historique industriel conséquent, il faut se plonger dans les archives. 

Une activité que Nicolas apprécie particulièrement. « Se perdre une journée entière dans les archives de Bordeaux, c’est à vivre ! On en apprend beaucoup sur la région, mais même si c’est très intéressant il faut savoir se concentrer sur sa problématique » confie l’ingénieur.

À ce travail en amont, peut parfois s’ajouter de la documentation sur les potentiels polluants identifiés pour connaitre leurs caractéristiques, afin de connaitre leur comportement dans l’environnement et leur toxicité. Pour des dossiers plus complexes, une concertation avec ses collègues peut s’avérer très utile « Cela permet d’aborder un projet avec la sensibilité de chacun qui dépend surtout de notre formation et de notre expérience ». Ensuite, l’ancien élève de l’institut EGID de Bordeaux, devenu ENSEGID (l’Ecole Nationale Supérieure en Environnement, Géoressources et Ingénierie du Développement Durable) cherche les possibles risques liés à ces éventuels impacts. 

« C’est un métier aussi physique qu’intellectuel »

« Une contamination du sol sur site peut se volatiliser, s’infiltrer et par exemple se déplacer vers l’extérieur du site. Une partie de notre travail consiste donc à identifier les cibles (cours d’eau, captages, personnes sensibles) pouvant être contaminés sur site et hors site. La phase de terrain, via les prélèvements ciblés au niveau des sources potentielles de pollution identifiées en première phase, sert ensuite à vérifier la présence ou non d’impacts, et l’atteinte de ces cibles ».

Les pieds dans la boue

De nature sportif, Nicolas pratique le badminton régulièrement mais ses journées sur le terrain impliquent aussi des efforts physiques. « Chef de projet à TERÉO, c’est un métier aussi physique qu’intellectuel », affirme-t-il. Pelles, pioches, foreuses ou encore pompes, variés sont les outils utilisés par Nicolas afin de prélever les sols, les eaux et les gaz, aussi bien en surface qu’en profondeur. « On peut passer beaucoup de temps à marcher avec du matériel, à forer à la main, sous la pluie ou sous une grosse chaleur. Il faut tout le temps s’adapter aux situations comme le changement de lithologie, c’est-à-dire de nature du sol, les pannes ou les casses », souligne-t-il.

À défaut d’entretenir le corps, le terrain permet d’aérer l’esprit. « Je suis majoritairement au bureau, mais on garde une partie de terrain chez les plus expérimentés. Cela nous permet de rester connecté à la réalité du terrain, mais aussi de sortir du bureau ». Et tout comme lors de ses recherches dans les archives, Nicolas Blanchard découvre plus intimement sa région grâce à ses déplacements. « Je n‘ai même plus besoin de GPS quand je sors dans un périmètre à deux heures en voiture autour de Bordeaux. Je suis allé dans des coins ou je n’aurais jamais eu l’idée d’aller ! », s’amuse l’ingénieur.

Un agenda chargé

Le chef de projet de TERÉO voyage aussi lors de ses congés, l’occasion pour lui de se déconnecter dans un métier qui peut être très prenant. « Quand je suis en vacances, ça m’arrive de ne pas éteindre mon téléphone mais c’est parfois indispensable pour me reposer l’esprit ». En effet, il faut savoir rester organisé lorsqu’on gère une dizaine de contrats en même temps. D’autant plus, que son agenda peut changer plusieurs fois par jour. « Je ne fais jamais ce que j’ai prévu de faire le matin même en embauchant, car il peut toujours y avoir par exemple un coup de téléphone d’un nouveau client qui réorganise ma journée ». Il lui arrive donc de finir tard pour peaufiner des dossiers chez lui. Néanmoins, cette liberté dans ses horaires de travail lui permet de s’occuper d’une autre activité chronophage : « j’avoue que ce qu’il me prend aussi pas mal de temps hors du travail depuis un an c’est l’arrivée de ma fille ! ». Un autre métier à plein temps, aussi physique qu’intellectuel.

Camille PERROT

« Mon lieu de travail idéal, ce serait un bureau sur une plage thaïlandaise pour pouvoir se balader pendant les heures calmes, tout en ayant les collègues pas loin pour pouvoir faire des points sur le dossier ». Il poursuit : « L’avantage de mon métier c’est que c’est faisable, on a juste besoin d’un ordinateur et d’une connexion internet. La seule contrainte est géographique car nos clients ont des problématiques en France, donc pour les devis et les terrains c’est forcément essentiel de rester dans le coin ! ».